Le rameau d’olivier, symbole de haine
Le rameau d’olivier, symbole de haine. 26 septembre 2011. Crédit : Mehdi Chebil (Nikon D700)
Cette photo a été prise dans un champ d’oliviers près de Qusra, un gros bourg agricole dans les environs de Naplouse, au nord de la Cisjordanie. Elle montre des Palestiniens en train d’empiler des oliviers arrachés ou abîmés par des colons juifs, après le discours historique du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, devant l’Assemblée générale des Nations-Unis à New York.
C’est précisément cette initiative diplomatique – la demande de reconnaissance internationale de la Palestine - qui m’avait incité à me rendre sur place. Il s’agissait de couvrir la mobilisation palestinienne et les réactions israéliennes à ce coup de poker diplomatique. J’étais à Hébron quand j’ai appris, via une agence de presse palestinienne, que plusieurs centaines d’oliviers avaient été déracinés à Qusra.
Le rameau d’olivier est considéré comme un symbole de paix depuis l’antiquité. Mais, dans la Palestine d’aujourd’hui, c’est surtout un symbole d’attachement à la terre qui cristallise toutes les haines. Je suis arrivé dans le village de Qusra le jour des funérailles d’Issam Badrane, un homme de 37 ans abattu par l’armée israélienne alors qu’il tentait d’empêcher les colons de saccager un champ d’oliviers.
Le village était enveloppé d’une atmosphère de deuil et d’impuissance face à ces colons fanatisés appuyés par la première armée du Moyen-Orient. Dans les champs, l’ambiance était différente. Les hommes photographiés ici s’activaient pour évacuer les branches cassées tandis que d’autres replantaient les jeunes oliviers déracinés. A Qusra, existence et résistance ne font qu’un.
Près de 60% de la Cisjordanie est sous contrôle militaire israélien et c’est ici, dans ces petits villages et ces champs d’oliviers loin des caméras de télévision, que se joue une grande partie du drame palestinien.
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